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1Monsieur, jay receu voz lestres du XIIIe et XIIIIe. Au reste, jay donné lallarme bien chaulde à tout le ressort de ce
2lieu, leur faisant entendre qaussi toust que la treive seroit finie, que sera pour tout aujourdhuy, quilz seront surprins des
3ennemys silz ne font meilleure guarde quilz nont accoustumé, maydant au surplus de tous les artifices que je me puis
4souvenyr pour les faire rendre plus desireus de leurs conservation quilz ne sont, ny ont erstés par ci devant dont
5lexemple des miserables les devroyt faire changer dhumeur. Cest tout ce que je puis pour ce coup pourvoyr en cest
6endroict, car je nay aulcuns moyens de leurs donner des soldatz comme ilz men demandent journellement, joint aussy
7quil y a certains lieus de ce dit ressort que je ne puis faire ouvryr sans faire abbatre des maisons des pouvres gens
8qui leurs seroit une bien grant perte, accompaignée dune manière de desespoyr ; et neanmoins, il fault couryr les fortunes
9ammerroyt lincommodité qui sen ensuivroyent aus lieus circonvoysins seroit imtollerable. Jay, avec la votre deuxième
11receu celle de monsieur de La Roche. Le cappitaine La Couste, present pourteur, ma particulierement discouru de lallarme
12ne doubte, suyvant ladvys que monsieur de La Pierre vous ha donné, quilz sassemblent à Pontays, quil ne laye ainsin aprins
14esvantent. Je nay rien qui soit entendu si le cappiteyne Collon est party de Crest pour Dye. Je masseure que son
16passaige allant audit Dye luy aura testé difficille et hazardeus ; de mesmes à monsieur de Pennes pour Crest.
17Jay bien faict responce aus consulz de Dye que vous avés leurs ville en telle recommandation que vous faictes pour
18icelle tout ce quil ce peult, et que leurs avés desparty raisonnablement des fources qui sont en votre puissance.
19Je masseure que vous estes bien attendant des nouvelles de monsieur le mareschal de Damville de toutz ceus
20qui viennent de son cousté. Je menquiers soigneusement sil ne ce parle point de prolonguation de treive, mays
21ilz ne respondent quil neny ha aulcunes nouvelles. Daultres me veulent faire entendre que mon dit seigneur
22le mareschal est si mal satisfaict des contrevantions quilz ont faict durant icelle quil ce fasche
23dentendre |barré : au] plus à aulcune prolonguation darmes et que, bien quelle ne soit, ilz ne larront de sassembler pour
24ce resouldre à la paix ou la guerre. Et quant à mon oppinion, Dieu veuille quelle ne soit vraysemblable
25[243 v°] daultant quil me semble quilz ce deslibèrent plustout à la guerre quà la paix, temoing la dilligence excessive
26de faire travailler aus fortifications des ieus quilz tiennent, par ainsin ce preparant de resister à leurs
27cources ourdinayres, attendant layde du roy pour ce metre sus loffencive ; ce seoir daultant contenter
28et soulaiger le pouvre peuple, et par ce moyen, on les ostera les moyens desquelz ilz ce prevauldront si (rien)
29ny est pourveu, principallement pour retenyr ceus de Nions où est leurs principalles fources, desquelles
30par le moyen de leurs cavallerye, ayant de ce cousté là emtrée à la pleyne, votre gouvernement serat
31plus ravaigé, car du cousté de Grenoble, pourveu quilz ne passent le Drap, comme je croys quon les empeschent,
32aysement, ilz ne leurs sauroit nuyre. Et si pour les asseurer avec tout cela, ilz ont la compaignye du seigneur
33Saincturion [Centurion]. Quant aus vivres que vous vouldrés reserver pour jouer le gros jeu en temps de necessité,
34il me semble quon ne sauroit si tout retourner lequipaige pour ce metre en compaignie quil ne ce faille
36desliberer de ce servyr du renouveau sentent pour faire trotter les chevaus à faulte de pasture
37qui ont à toutz aultres vivres qui seront necessaires pour larmée, ilz y abonderont pourveu quon tienne la
38main que les marchans ny perdent. Au reste, ceus qui cognoyssent la situation des lieus où les ennemys
39sont, savent bien quil ny a moyen de norryr grant troupe de chevaus envyrons diceuls silz (nont)
40estat dy patyr et faire manger ausditz chevaus ce qui ce trouverat, pourveu que lartillerye joue à
41propos et quilz soyent bien environnées de bon nombre de gens de piet. Lendroict des lieus que les ennemys
42tiennent leurs est favorable à raison des advenuees , si bien que jestime que les gens de cheval nauront
43aultre peyne que de faire quelque guarde pour toutz evenementz. Je seroys par trop prolixe si je voulloys dire
44par le menu tout le discours que je deslibère vous faire sur cest article # [# je le remetrays] à mesme que jauray ( ??)
45destre auprès de vous, par ainsin me contenteray de vous dire que du cousté du Pontays et Espenel.
46ilz nont point de gens de cheval aussi ne sen sauroit ilz guières servir pour ainsin la guarnison de Crest
47les peult guarder de guières entreprandre sur eus ny sus leur circonvoysins, comme jespère faire par
48ce moyen de nos soldatz pour le conte d’Alleyrac et entredemmont ou ceus de Dieulefit et Poyet de Laval sest entendent ourdinayrement. May si leurs cavallerye vient du cousté de Taulignan ou de Dieulefit,
49[244] à la terre en senfournant en ceste playne, ilz y feront des butins inestimables et de grandissime impour-tance
50à ceus qui ont de necessité à faire de ceste ville en Languedoc et Provence et au Contat car, si personne
51sera libre pour nous. Et Dieu faict si pour leurs premières cources ilz y ont quelque amource comme ilz
53seront friantz dy retourner, à quoy pour le passé ilz nont ausé hazarder, vous sachant en ceste ville
54accompaigné de quelque cavallerye, dont je veus croyre que cest la principalle occasion qui les ha jusques
55troys petites luees dicy ; aussy que de ce temps là, ilz avoyent occupation meilleure au Contat, de laquelle ilz sont
57frustrés pour le jourdhuy, car il ny a plus à prendre aulcun bestail, si ce nestoit la crainte que
58feroys pas tant dinstance que je vous foys oultre les susdites considerations et affin quil vous pleut de
60ne laysser point ces quartyers despouveu de gens de cheval ; et me semble que mors que votre compagnye
61seroit toute assemblé avec layde de quelques vollontayres qui la suivrvoyent, quelle seroit bastable
62dasseurer ce cousté de dessa, quant aus aultres compagnies de gendarmes qui sont et pour le
63jourdhuy en votre gouvernement, je vous asseure, monsieur, quelles sont pour cest faict du tout
64innubtilles, tant pur les raysons con
65tenues dans la votre, desquelles javoys bien esté adverty que
66pour daultres que je ne puis escrire pour descovryr des lieus où vous avons moyen de faire
67vivre des gens de cheval, il ny a rien plus certain que deus cent chevaus vivroyent largement sis
68sepmaynes à Mirebel, allant queryr le foing à Villedieu, que ceroit oster la vollonté que les
69ditz ennemys ent de sen prevalloyr. Lon mat asseuré le semblable de Toulignan et Tulette quoy que
70le feu commisssaire despupputé [sic] pour fournyr les chevaus legiers de Savoye vous aye faict
71entendre du contrayre, vous disoint aussy quon mat asseuré quen ces ditz trois lieus, il y ha
72raisonnablement selon lexterilité de lannée des bledz et vins. Je suis contrainct de vous
73[244 v°] vous dire linstance que ceus deste ville me font de prier des genstylz hommes voysins qui ont des
74chevaus, de venyr en ceste ville pour empescher les cources quilz aprehendent que les ennemys
75y feront, ayant advis quil ny a point de gens de cheval icy aus environs craignant les mesnaiger
76de ceste ville quilz ayent empeschement à faire des transailles et quilz ne puissent aller y
77negotier leurs affaires, ce quilz extimeroyent une estreme perte, si bien quilz disent que de leurs
78particulyer moyen, ilz contenteroyent les gentilhommes voysins qui viendroyent en ceste ville pour
79y tenyr les chemins asseurées, assavoyr les sieurs de Rochefort, Percontal qui est après ha estre
80bien monté, les La Bastye, les Coursas et Marcel de Marsanne, les Escluseau de Chasteauneuf,
81Mayan, Vesc et cappitaine Choveyron de Monbouchier, le sieur de Salletes qui sest venu rendre vers moy avec
82ung bon cheval pour servyr fidellement, de mesmes le cappiteynes Cros, frère du sieur de Noucaisse et
83Blanc de Chasteauneuf de Meyans, le sieur d’Achyer de Chasteauneuf du Rosne, les Pichier d’Estoyle,
84Anssages et Allian de Crest, La Combe qui est de votre compagnie et Monery silz nestoyent avec vous,
85Sergenette et quastre qui sont à Pierrelatte, les Baruyes et le sieur de La Laupie, les deus Montault, les
86cappitaines Sainctoumet, Bonlieu, Ullicyet [ajouté : # qui sont de della le Rosne #], et aultres que je seroys trop long à les nommer, lesquelz ce trouveroyent
87montées comme le cappitaine Reparat, le frère du cappitaine Arreret et monsieur Borrelly. Nenamoins [sic], quelle prière
88je leurs ay respondu tousiours et asseuré que vous seriés bien toust en ceste ville , aultrement vous
90pourvoyriés quilz auroyent icy ou en lieu qui les convoyroyent des gens de cheval, à celle fin quilz
91puissent negotyer leurs affaires. Lon mat escrit de la court du premier # [de ce moys #] que labé de Guadaigne estoit arrivé
92à la court, qui avoit layssé le roy de Polloigne dans son royaulme et que le conte Lodouvic et le conte
93pour aller trouver le prince d’Aurange estant tousiours ces affaires en prosperité.
95Je salue voz bonnes graces par mes très humbles recommandations, priant Notre Seigneur vous donner
96monsieur, en très bonne sancté, longue et hereuse vye. Au Mon[télim]ar, ce XVe febvrier . Je ne fauldray de faire
97advertyr les voyturiers de prandre le chemin de Marsanne, Granne et Crest.
98Vostre très humble très hobeyssant filz et
99serviteur à jamays Hourche